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Johnny Hallyday
22 décembre 2008

les Infos de Johnny

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Johnny Hallyday sous l’empire du milieu

Cinéma. Il tourne un thriller à Hongkong sous la direction de Johnny To, une des stars du cinéma chinois. Trois mois d’immersion dans un nouveau monde!

Extérieur nuit. Raccord de maquillage en pleine rue pour Johnny, entre deux scènes. Pas question de bloquer des quartiers entiers pour les besoins du film : l’équipe tourne au milieu de la foule.

Interview Michèle Halberstadt/Paris Match
Photo Daniel Angeli
Pour les curieux qui se pressent sur le tournage, Johnny Hallyday est un acteur presque anonyme. A ses débuts, il rêvait de l’Actors Studio et chantait pour pouvoir se payer des cours d’art dramatique. De «Détective», de Jean-Luc Godard, à «Jean-Philippe», de Laurent Tuel, en passant par «L’homme du train», de Patrice Leconte, le rockeur choisit ses rôles avec soin. Cette fois, avant d’entamer sa grande tournée d’adieux à la scène, en mai prochain, il a dit oui à Johnnie To, un cinéaste culte à qui l’on doit notamment «Election» et «Sparrow». Johnny sera le héros de «Vengeance», un film très noir, comme il les aime. Pour la star française, le tournage à Hongkong et à Macao est l’occasion de découvrir la Chine, un pays qu’il ne connaît pas, où on ne le connaît pas. Il s’apprête à y passer les fêtes, avec Laeticia et Jade. Avant de partir pour le Vietnam afin d’y chercher Joy : la petite sœur de Jade.
Paris Match. Quel effet cela vous fait d’être très loin de la France?
Johnny Hallyday. Ici, je me sens loin de tout. C’est vraiment une terre étrangère, un pays surprenant et formidable. Les gens sont d’une extrême courtoisie. Je ne comprends rien à leur langue. Pas mal d’entre eux parlent l’anglais d’une façon approximative. Ils connaissent des mots plus qu’ils ne font des phrases. Cela donne un anglais saccadé, haché. Ça permet de se comprendre, mais pas d’avoir de vraies conversations. Leur vocabulaire anglais est trop restreint pour cela. Et leur culture est totalement différente de la nôtre. On n’est vraiment pas fait pareil. Du coup, tout est indéchiffrable, leur visage comme leur gestuelle. C’est assez frustrant. En revanche, comparés aux Japonais, les Chinois sont bien plus chaleureux. C’est cela qui m’a surpris le plus. Je ne m’attendais pas à trouver ici des gens aussi profondément gentils. Mais forcément, au bout d’un moment, ma famille, mes amis, mon pays me manquent. Pourtant, je suis très heureux d’être venu faire ce film.
Comment se passe le tournage?
L’équipe est adorable. Je vous assure, on n’a pas l’habitude d’être traité aussi chaleureusement par les équipes dans les autres pays. Ils sont tous aux petits soins. On attend, comme sur tous les tournages, mais ici ils viennent tout le temps vous demander si vous voulez du thé, de l’eau, un café ou quelque chose à manger. En France, si on ne demande rien, personne ne vient vous voir !
Et concrètement, est-ce une organisation différente?
Les membres de l’équipe sont très pragmatiques. Si on tourne dans la rue, ils ne vont pas chercher des chambres pour installer nos loges. Tout simplement, ils dressent des tentes sur un bout de trottoir, avec deux chaises, une table, un portant de vêtements et un miroir. Ça, c’est pour l’intendance : ils vont au plus simple. Mais techniquement, ils sont extrêmement méticuleux pour tout ce qui concerne les mouvements de caméras, les positions, la gestuelle. Cela n’est pas du tout aussi simple qu’on pourrait le croire. En plus, ils se “couvrent” beaucoup. C’est-à-dire que, pour une scène, on multiplie les angles et la taille des plans. On fait un film noir, mais Johnnie To y ajoute des plans qu’on verrait plutôt dans un western. Il fait des gros plans sur les yeux, la bouche, les mains. Il adore aussi les cadrages larges. Il est d’une grande précision. Il sait exactement ce qu’il veut.
Aviez-vous vu ses films avant de venir tourner avec lui?
Je connaissais son cinéma, mais, depuis que je suis à Hongkong, j’ai surtout découvert qu’ici Johnnie To est une vraie star. C’est sans aucun doute le metteur en scène le plus apprécié en Asie aujourd’hui. Ce réalisateur, très rigoureux envers son équipe, ses acteurs et lui-même, me fait penser à la fois à Godard et à Melville. Quand il filme la violence, il va jusqu’au bout, à la façon d’un Melville. Mais quand on tourne une scène intimiste, il prend son temps, comme Godard. Dans la vie, on ne se précipite pas pour allumer une cigarette ou boire un verre. Johnnie To me dit : “Tu prends le verre trop vite.” En France, on me dirait : “Mais pourquoi tu mets autant de temps pour prendre ce verre?” J’ai vraiment le sentiment qu’on est en train de faire un grand film noir. C’est aussi un film d’action, plutôt à l’américaine. Quand il y a du sang, en France, on n’ose pas trop le montrer. Ici, ils mettent le paquet. La nuit dernière, j’ai tourné une scène où je prends une balle dans l’épaule. Il y avait du sang partout. Je crois qu’ils mettent du sucre dans le faux sang, ça colle, et on a du mal à s’en débarrasser. Mais à l’image, ça se voit, cela rend la scène intense. C’est pareil pour la pluie. On sait qu’au cinéma il faut beaucoup de pluie pour que cela se voie, mais là, ils y vont à coups de lance à incendie ! Je tourne donc sous une fausse pluie, mais qui est bien froide. Et après six heures d’affilée à rester trempé, j’ai attrapé un rhume...
Comment se passe le travail avec Johnnie To?
Lui, parle mieux l’anglais que la plupart des membres de l’équipe ; et en plus, il est tout le temps avec son interprète. La communication est donc facile. Mais, de tous les acteurs, je suis le seul à avoir lu le scénario. Il ne le donne jamais à lire aux autres. Il les dirige jour après jour, scène après scène, sans qu’aucun d’entre eux ne connaisse l’histoire. Et comme on ne tourne pas dans l’ordre chronologique, ils doivent vraiment être perdus... Mais ils ont l’habitude de travailler avec lui, et ils lui font une confiance totale. Godard faisait la même chose, lorsqu’il nous donnait trois pages à apprendre un quart d’heure avant le tournage...
Vous pouvez nous parler de Francis Costello, votre personnage?
C’est un ancien gangster, reconverti dans la restauration. Il est français, mais sa fille, qui est mariée à un Chinois, vit à Hongkong. Elle et sa famille vont se faire massacrer par des gangsters armés par la mafia. Alors, il vient à Hongkong pour trouver les responsables et les tuer à son tour. Mais comme il ne connaît personne et ne parle pas la langue, il va se faire aider par trois tueurs. C’est un film noir, mais avec beaucoup d’humour. Un humour surprenant, assez décalé.
A quoi va ressembler votre Noël?
J’ai du mal à l’imaginer. Ici, il y a des décorations, des lumières, des sapins, mais il fait doux, et la fête de Noël ne signifie rien à Hongkong. Je ne sais pas du tout comment ça va s’organiser. Mais on va être nombreux. Je serai avec mes producteurs et avec Sylvie Testud, qui va venir tourner avant la fin de l’année. Je suis ravi qu’elle joue ma fille. C’est une actrice que j’adore. Elle a des yeux d’un bleu ! Et, surtout, je me réjouis de passer les fêtes avec ma femme et ma fille, qui me rejoindront avant Noël.
C’est la première fois que Jade revient en Asie?
Oui, c’est la première fois depuis que nous sommes allés la chercher au Vietnam, il y a quatre ans. Je l’ai emmenée partout déjà, en Europe, en Amérique, mais jamais en Chine. Et si tout va bien, fin janvier, après le tournage, on pourra aller chercher sa petite sœur, Joy. Cela fait deux ans qu’on l’attend. On a reçu l’agrément de la France, on attend celui du Vietnam. J’espère aller la sortir de l’orphelinat très bientôt. Elle a quelques mois et est du même signe que Jade, Lion. Joy est de juillet, du début du signe, et Jade est du mois d’août. Je vais me plonger dans les livres consacrés à l’horoscope chinois, on en trouve plein ici... A Los Angeles, je m’étais fait tatouer le prénom de Jade en chinois, je vais me faire tatouer celui de Joy, pendant mon séjour.
Avez-vous pu visiter la Chine?
J’espère avoir le temps d’aller voir la Chine ancienne. Hongkong, c’est vraiment une ville très moderne, un croisement entre Miami et New York. Quant à Macao, où on va tourner en janvier, j’y ai passé une journée, c’est une réplique exacte de Las Vegas. Le même décor en carton-pâte, les mêmes hôtels... C’est impressionnant ! Comme le jeu est interdit à Hongkong, nombreux sont ceux qui prennent le bateau. La traversée ne dure que quarante minutes, ils vont donc jouer pour la journée. Macao est beaucoup plus calme que Hongkong, il y a peu de gens dans les rues puisqu’ils sont tous dans les hôtels, devant les machines à sous! A Hongkong, en revanche, quelle que soit l’heure, il y a du monde, une circulation incessante, à croire que personne ne dort jamais. J’habite une très belle suite qui donne sur le port et je vois passer des bateaux toute la journée. Sur mer aussi, le trafic est ininterrompu. Cela va des gros paquebots aux jonques typiques.
Donc, vous allez attendre le mois de février pour retrouver la France?
Oui. Il fallait vraiment un réalisateur comme Johnnie To pour me garder trois mois ici ! Mais c’est une expérience exceptionnelle. Faire du cinéma, j’adore ça. Cela m’a toujours fait rêver. Quand je tourne, j’oublie qui je suis, j’oublie tout. Je me mets dans la peau de mon personnage et je suis heureux.

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